Mois de la parole et de l’audition

Le mois de mai est le mois de la parole et de l’audition.  Plusieurs organismes en font justement la promotion comme Orthophonie-audiologie Canada (OAC) afin de sensibiliser la population aux différentes problématiques affectant les bébés, les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes âgées.  Durant tout le mois de mai, l’Association québécoise des orthophonistes et des audiologistes du Québec (AQOA) sera possible de leur adresser vos questionnements par courriel aux adresses suivantes: [email protected] [email protected].

D’ailleurs, le dimanche 27 mai 2018, l’AQOA va permettre à la population d’appeler au 1-855-650-6867 pour poser leurs questions.

L’importance de lui signaler qu’on ne l’a pas bien compris

Si votre enfant a des difficultés langagières ou bien un trouble du langage tel que le trouble développemental du langage (anciennement appelé « dysphasie » ou « trouble primaire du langage»), il peut avoir du mal à se faire comprendre par les étrangers et les membres de sa famille. Il est important de lui dire la vérité: « Oups, je n’ai pas bien compris! » En effet, un enfant ayant un trouble développemental du langage, par exemple, ne se rend pas nécessairement compte que les gens de son entourage ne le comprennent pas. D’ailleurs, nous évitons trop souvent de le dire à l’enfant de peur de le blesser ou de susciter chez lui de la frustration par nos rétroactions. Toutefois, il est important de lui refléter ce qui se passe réellement chez ses interlocuteurs lorsqu’il produit un message inintelligible ou peu précis. L’objectif étant de l’encourager à développer des stratégies pour être compris plus facilement et, du coup, obtenir ce qu’il désire lorsqu’il nous exprime ses besoins. Lui partager nos bris de communication l’amène également à s’ajuster tout doucement et donc, à s’améliorer.

La technique d’indiçage hiérarchique (aussi appelée plus simplement « la technique en 4 étapes »):

Lorsqu’on désire améliorer la structure de la phrase chez un enfant, il est primordial d’indiquer à celui-ci, le plus souvent possible, et sans exagération, qu’une erreur dans sa construction de phrase nous empêche de comprendre son message.

Voici, ce qu’on peut faire lorsqu’un enfant fait une erreur dans la construction de ses phrases (forme morphosyntaxique), par exemple, une erreur en ce qui a trait aux pronoms, au temps de verbes ou bien à l’ordre des mots dans la phrase.

Si l’enfant dit: « i volé son vélo »  pour – Il (le voleur) a volé son vélo,
vous pouvez:

  1. Demander une clarification, signaler qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas:  « Je n’ai pas bien compris ce que tu viens de me dire. »
  2. Reformuler en lui offrant tout de suite le bon modèle: « Ah! Tu veux dire: il A volé son vélo ».
  3. Donner un choix entre une bonne et une mauvaise production: « Est-ce qu’on  dit: Il  volé son vélo » ou « Il A volé son vélo » ? »);
  4. Demander à l’enfant de reformuler correctement sa phrase tout seul :

« Redis-moi ça tout seul maintenant. »

Les bénéfices apportés par nos reformulations en ce qui a trait à la formulation de phrase

Pour en savoir plus sur ces techniques de reformulation et de d’indiçage hiérarchique, nous vous invitons à consulter l’article rédigé par un collègue orthophoniste et collaborateur au blogue de vulgarisation et de diffusion scientifique Tout cuit dans le bec, Vincent Bourassa-Bédard.

Mot de la fin

Être explicite dans nos rétroactions et nos reformulations permet aux jeunes de développer leur prise de conscience et les encourage davantage à s’autocorriger.  Ainsi, ils progressent plus rapidement, car non seulement ils se pratiquent avec l’orthophoniste, mais le font aussi avec les membres de leur famille au quotidien.  Cet article se voulait également un rappel de l’importance d’être honnête avec les enfants en osant leur dire qu’on ne les a pas compris: c’est réellement un « cadeau » à leur faire.

N’oubliez pas de profiter des activités entourant le mois de la parole et de l’audition.

Caroline Ricard, orthophoniste  Clinique Churchill